Pratique millénaire, l’astrologie a longtemps occupé une place privilégiée dans les milieux savants et universitaires aux côtés de la médecine et des mathématiques avant de connaître des jours sombres. Déchue au rang de pseudoscience, qualifiée de superstition ou d’imposture, elle connaît aujourd’hui un nouvel essor.
Sa naissance, à l’aube de l’Antiquité, est en lien avec la découverte de la relation entre la nature et le mouvement apparent des astres, au point d’imaginer qu’ils étaient à l’origine des saisons. Rien d’étonnant que dans une société agraire, rythmée par le travail de la terre, on ait accordé une place primordiale à l’observation du ciel et des phénomènes célestes. Ainsi, le déplacement des étoiles, notamment celui de la lune et du soleil, est à l’origine des calendriers.
De l’Asie aux peuples précolombiens, toutes les grandes civilisations ont imaginé que les astres étaient des divinités. Pour cette raison, leur mouvement a été étudié et interprété par des prêtres, seuls initiés détenteurs d’un savoir bien gardé. La croyance que le caractère des personnes et leur destin sont influencés par les planètes a donné naissance à l’horoscope. Les plus anciens ont été découverts en Mésopotamie et remontent à l’époque babylonienne, au Vème siècle avant J.C.. Se présentant sous forme de tablettes d’argile, ils attestent déjà de la division du zodiaque (la zone du ciel dans laquelle on voit se déplacer le soleil, la lune et les planètes principales) en douze signes portant le nom d’une constellation. A partir du IVème siècle avant J.C., grâce aux conquêtes d’Alexandre le Grand, cette science se répand dans tout le monde grec et romain.
Pour les Anciens, astrologie et astronomie étaient synonymes, les Grecs étant les premiers à les distinguer. Au IIème siècle, le savant grec Ptolémée rédige un véritable traité d’astrologie. La débarrassant des superstitions et des incohérences, il en fait une science rigoureuse, basée sur les observations astronomiques et les calculs mathématiques. Rejeté par le christianisme qui en voyait une croyance païenne dangereuse, l’astrologie disparaît avant d’être réintroduite en Europe par les Arabes au cours du XIIème siècle. Elle va occuper une place importante dans tout le monde chrétien, étant liée de manière indissociable à la quête spirituelle. Le savoir astrologique est enseigné à l’Université et nombreux médecins tiennent compte des principes de l’astrologie dans le traitement de leurs patients. Les souverains, telle Catherine de Médicis, se font conseiller par des astrologues dont les plus réputés Nostradamus ou Côme Ruggieri portent le titre de médecins-astrologues.
En 1666, Colbert interdit son enseignement et le Siècle des Lumières la remet en cause partout en Europe, la reléguant au titre de superstition. Cependant, l’intérêt des érudits pour l’astrologie demeure intact. Goethe, par exemple, étant un fervent adepte. Au XXème siècle, le psychiatre suisse Carl Gustav Jung s’intéresse à elle et aux possibilités qu’elle offre pour la compréhension des comportements humains.
Aujourd’hui, l’astrologie suscite un véritable engouement auprès d’un public de plus en plus large et varié. Et bien que chassée des Universités il y a fort longtemps, elle y est revenue… en tant que sujet de recherche.
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