Colette avait ses chats
Fante, son chien
Yan Martel, son tigre
Livingston, son goéland
Vatanen, son lièvre
Moi, j’ai mes mésanges.
Tout a commencé au mois d’octobre lorsque j’ai installé une jolie petite mangeoire à oiseaux sur
mon balcon. Suspendu par un crochet à ma rambarde, un long cylindre grillagé métallique surmonté
d’un petit toit pointu, rouge vif, du plus bel effet.
Dubitative, je me suis demandée comment les oiseaux pouvaient picorer des graines mêlées à de la
graisse au travers d’un grillage ?
Mais j’ai assez vite retrouvé les reliefs de leurs festins, des miettes éparpillées sur le sol et constaté
que les boules de graisses étaient désormais bien entamées…
Je n’apercevais pourtant jamais aucun volatile. Jusqu’à ces dernières semaines…
Et un matin, installée dans mon canapé, face au balcon, je perçus du coin de l’œil des mouvements
furtifs, une impression sur ma rétine, traces jaunes et bleues.
Pimpantes et vives, deux mésanges.
Maintenant, je peux les observer picorer à loisir quand le reflet du ciel fait qu’elles ne me voient pas
à travers la vitre.
« Il lui avait demandé si elle croyait que les oiseaux étaient des présages de bonheur. Je ne sais pas,
disait-elle, je pense que c'est en soi un grand bonheur de les voir. »
Les contes - Karen Blixen
« Est-ce que vraiment, disait-elle, la terre est aussi belle que le racontent les oiseaux ? Pourquoi ne le
dit-on pas davantage ? »
La symphonie pastorale - André Gide