Depuis toujours, je vis une histoire d’amour avec les crayons à papier*, faite de petites ruptures, de grandes retrouvailles. Ils ne sont jamais bien loin.
Je préfère les crayons à papier rayés de jaune et de noir coiffés d’un petit chapeau rouge, chapeau qui leur donne un petit air crâne.
J’aime leur côté simple voire humble. Pourtant ils sont si élégants avec leur port élancé, leur sveltesse sans affectation aucune.
Peu exigeants, durs à l’ouvrage, quasi inusables, ils glissent avec légèreté et entrain sur le papier. Ils savent aussi faire preuve de retenue et s’adapter, comprendre, à demi-mot… Liste des courses, pense pas bête, brouillon, mots croisés, gribouillages, dessins, mots d’amour…
Terriblement discrets, ils savent s’effacer mais sont là pour durer.
Un crayon de papier, c’est ma madeleine de Proust à moi.
Je revois ma première trousse verte et noire à carreaux avec 3 compartiments qui se déplient.
Je sens encore l’odeur du plastique neuf. Chacune des fournitures y trouve sa place, marquée par un élastique noir : les crayons de couleur terriblement attirants, la gomme immaculée, le taille crayon en métal brillant mais le crayon à papier est là, lui et il m’attend.
Alors n’est-ce pas le moment de mettre de côté votre portable, votre mobile ? De prendre du papier, un crayon et de vous lancer dans le griffonnage de petits mots doux à égarer au plaisir de chacun, dans la confection de haïkus ou de commencer un journal ?
Ecrire au jour le jour les grands moins et les petits plus et comme le fait en ce moment Leïla Slimani : commencer un journal de confinement afin de se « recentrer », de redéfinir ses priorités et imaginer ce que pourrait être « l’après ».
*Savez-vous qu’une bataille fait rage ?
Crayon à papier ou crayon de papier ?
Les deux utilisations sont possibles et ne dépendent que de la région dans laquelle on vit…
Pour le goûter : pain au chocolat ou chocolatine ?